Alerte : La Prochaine Tempête Financière Pourrait Être Plus Dévastatrice que Celle de 2008
Bienvenue sur notre blog dédié à l’investissement et à la finance personnelle. Aujourd’hui, nous allons analyser les signes avant-coureurs d’une potentielle crise financière qui pourrait s’avérer plus grave que celle de 2008, en nous basant sur les perspectives d’experts reconnus du secteur.
L’œil du cyclone : Une accalmie trompeuse
Les marchés financiers traversent actuellement ce que les experts appellent « l’œil du cyclone » – cette période d’accalmie trompeuse au milieu d’une tempête. Après les récentes turbulences causées par les tensions commerciales et les tarifs douaniers, nous observons une stabilisation temporaire. Mais cette accalmie pourrait n’être qu’une pause avant une reprise plus violente de la tempête.
Les indicateurs techniques montrent que le marché a connu une chute brutale suivie d’un rebond vers ce que les analystes appellent la « zone du baiser d’adieu » – le niveau où l’ancien support devient une résistance. Cette configuration technique est souvent le prélude à une nouvelle baisse significative.
Comme l’explique Noah Davidson, analyste financier avec plus de 25 ans d’expérience : « Je ne pense pas que la tempête soit terminée. Je pense que nous sommes simplement dans l’œil du cyclone et personne ne sait ce qui va suivre car il y a tellement de facteurs complexes et d’acteurs différents qui pourraient influencer le résultat.«
Les signaux d’alarme que personne ne veut voir
La baisse des prévisions économiques
Des institutions majeures comme JP Morgan ont récemment revu à la baisse leurs prévisions pour le secteur énergétique, anticipant une période récessive qui entraînerait une baisse de la consommation. Ce type de révision à la baisse des perspectives est généralement un indicateur avancé de ralentissement économique.
Les valorisations toujours élevées malgré la correction
Malgré une baisse d’environ 20% par rapport aux sommets atteints par le S&P 500 et le NASDAQ (ce qui techniquement définit un marché baissier), les ratios cours/bénéfices (PE) restent élevés par rapport aux moyennes historiques. Cela suggère que les marchés étaient considérablement surévalués avant cette correction et qu’ils pourraient avoir encore beaucoup de marge de baisse.
Comme le souligne Corey Holidayiday, ancien responsable des options avec une expertise en gestion des risques : « Le marché a baissé de 20% par rapport à ses sommets. Le S&P et le NASDAQ ont tous deux déclenché ce territoire de marché baissier. On pourrait penser que les ratios PE et autres indicateurs devraient sembler vraiment attractifs, mais ce n’est pas le cas sur une échelle à plus long terme. Nous n’avons pas traversé assez de dévaluations.«
La complexité des ratios PE en période de récession
Un aspect souvent mal compris des marchés baissiers est le comportement des ratios cours/bénéfices (PE). Paradoxalement, ces ratios peuvent sembler plus bas au sommet d’un marché haussier parce que l’économie est forte et les bénéfices des entreprises sont élevés.
Lorsqu’une récession s’installe, même si les prix des actions baissent, les bénéfices (le « E » dans PE) diminuent souvent plus rapidement, ce qui fait que les valorisations peuvent sembler plus élevées pendant la baisse qu’elles ne l’étaient au sommet.
C’est pourquoi de nombreux investisseurs expérimentés se tournent vers d’autres métriques comme la valeur comptable (book value) pour évaluer si une action est véritablement sous-évaluée.
La Réserve Fédérale face à un dilemme impossible
La Fed se trouve dans une position particulièrement délicate. D’un côté, l’inflation reste élevée malgré les hausses de taux agressives. De l’autre, les signes de ralentissement économique se multiplient, ce qui appellerait normalement à un assouplissement monétaire.
Ce double mandat contradictoire – maintenir la stabilité des prix tout en soutenant l’emploi – devient de plus en plus difficile à concilier. Après avoir qualifié l’inflation de « transitoire » avant de reconnaître qu’elle était « persistante », la Fed semble déterminée à ne pas commettre une seconde erreur sur l’inflation.
Comme l’explique un des analystes : « Je pense qu’ils sont prêts à sacrifier quelques emplois pour s’assurer qu’ils ne se trompent pas deux fois sur l’inflation. Ils laisseront le taux de chômage monter à 5% avant de réduire agressivement les taux et de risquer que l’inflation rebondisse.«
La guerre financière mondiale s’intensifie
Un aspect souvent négligé de la situation actuelle est la dimension de « guerre financière » qui se joue entre les grandes puissances économiques. Lorsque les États-Unis ont annoncé des tarifs douaniers non seulement contre la Chine mais contre plusieurs de leurs alliés, cela a déclenché une réaction en chaîne sur les marchés financiers mondiaux.
La Chine et le Japon, grands détenteurs de dette américaine, ont commencé à vendre une partie de leurs obligations américaines, ce qui a fait monter les rendements obligataires. C’est un levier de pression significatif dans cette guerre commerciale.
« Je pense que le marché obligataire a appelé le bluff de Trump. Historiquement, quand le marché boursier chute de 20%, les obligations sont un refuge sûr. On se précipite vers la dette du gouvernement américain. C’était la réaction initiale… puis soudainement, le marché obligataire s’est effondré et les rendements ont grimpé en flèche. Les rendements sont maintenant plus élevés qu’avant. Ce n’était pas prévu.«
Cette dynamique rappelle comment les États-Unis avaient utilisé leur position financière dominante après la Seconde Guerre mondiale pour forcer la Grande-Bretagne à se retirer du canal de Suez, en menaçant de liquider leurs obligations en livres sterling et de faire s’effondrer la livre.
L’impact complexe des tarifs douaniers
Les tarifs douaniers ont un effet à double tranchant sur l’économie :
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Effet inflationniste : Les entreprises répercutent généralement les coûts supplémentaires sur les consommateurs, ce qui fait monter les prix.
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Effet déflationniste : Ils ralentissent les échanges commerciaux, ce qui peut freiner l’activité économique globale.
Comme le souligne un des experts : « Si nous arrêtions aujourd’hui d’importer de Chine pour tout fabriquer ici, cela serait massivement inflationniste. Ce serait hors de contrôle.«
Nous l’avons vu pendant la pandémie de COVID-19, où les ruptures dans les chaînes d’approvisionnement ont entraîné des pénuries et des hausses de prix significatives. Certains produits, comme les meubles de jardin, ont connu des délais de livraison de deux ans en raison des pénuries de matières premières.
Comment se positionner dans l’œil du cyclone ?
Face à cette situation incertaine, comment les investisseurs professionnels adaptent-ils leurs stratégies ?
La neutralité delta comme stratégie défensive
Plusieurs experts recommandent d’adopter une position « delta neutre » – une stratégie qui permet de ne pas perdre d’argent quand le marché baisse, mais aussi de ne pas en gagner quand il monte. C’est une approche défensive qui permet de :
- Continuer à percevoir les dividendes
- Collecter les primes d’options
- Éviter de vendre des positions à long terme qui généreraient d’importantes plus-values imposables
Comme l’explique un des analystes : « J’ai réduit certaines positions et j’ai des réserves de liquidités, ce qui est important pour pouvoir les déployer. J’ai suffisamment d’assurance pour me couvrir à la baisse, et si le marché remonte, ça ne me profitera pas beaucoup, mais je n’ai pas à m’inquiéter d’essayer de chronométrer les choses.«
Surveiller la valeur comptable plutôt que le PE
Pour les investisseurs à la recherche d’opportunités dans ce marché incertain, la valeur comptable (book value) peut être un indicateur plus fiable que le ratio PE, particulièrement pour certains secteurs comme les financières.
La valeur comptable représente essentiellement les actifs d’une entreprise inscrits au bilan. Payer moins d’un dollar pour chaque dollar d’actifs (ratio inférieur à 1) peut représenter une bonne affaire, surtout dans des secteurs à forte intensité de capital.
Attendre les véritables opportunités
Il est intéressant de noter que même Warren Buffett, connu pour acheter quand les autres vendent, ne semble pas faire d’acquisitions agressives au niveau actuel du marché. Berkshire Hathaway a même arrêté ses propres rachats d’actions, ce qui suggère qu’ils attendent des valorisations encore plus basses.
Un des experts mentionne qu’il a tendance à acheter lorsque l’indice VIX (qui mesure la volatilité attendue du marché) atteint environ 50, suivant l’adage « Quand le VIX est élevé, c’est le moment d’acheter ».
Conclusion : Se préparer à la tempête qui vient
Les signaux d’alerte sont clairs : nous pourrions bien être dans l’œil du cyclone d’une tempête financière qui s’annonce plus violente que prévu. Les tensions commerciales, l’inflation persistante, les valorisations encore élevées et les signes de ralentissement économique forment un cocktail potentiellement explosif.
Dans ce contexte, l’éducation financière et la préparation n’ont jamais été aussi importantes. Comprendre les mécanismes de couverture, savoir évaluer correctement les actifs et disposer d’une stratégie claire pour naviguer dans ces eaux tumultueuses pourrait faire toute la différence entre subir la tempête ou en sortir renforcé.
Comme le rappelle un des experts : « Je pense qu’il y aura des turbulences à venir et qu’une formidable opportunité d’achat se profile à l’horizon.«
La question n’est pas de savoir si la tempête va s’intensifier, mais quand et comment vous y serez préparé.