Nous gagnons 170 000 $ mais dépensons comme si nous en gagnions 450 000 $ : Un couple face à ses démons financiers

Nous gagnons 170 000 $ mais dépensons comme si nous en gagnions 450 000 $

Avez-vous déjà eu l’impression que votre partenaire et vous n’êtes pas sur la même longueur d’onde concernant l’argent ? Aujourd’hui, nous allons explorer l’histoire de Clara et Devon, un couple marié avec trois enfants, qui se trouve dans une situation financière préoccupante malgré un revenu confortable de 170 000 $ par an.

La dynamique toxique parent-enfant dans les finances de couple

Dès le début de leur conversation avec le conseiller financier, la tension est palpable. Clara exprime un sentiment troublant : « Mon rêve est de me sortir de mes dettes de cartes de crédit et d’être suffisamment responsable pour gagner le respect et la confiance de mon mari. »

Cette dynamique parent-enfant concernant l’argent est évidente :

  • Devon se présente comme « l’auditeur » qui surveille chaque dépense de Clara
  • Clara se sent infantilisée, devant demander la permission pour chaque achat
  • Cette dynamique crée un environnement toxique pour leur relation

Comme le souligne le conseiller : « Si vous avez une dynamique similaire dans votre relation où une personne agit comme le parent et enseigne constamment à l’autre, fait tout pour l’autre, et l’autre est en quelque sorte impuissante et délègue tout… vous ne voulez pas de ça. Cette dynamique est un poison absolu pour la vie sexuelle d’un couple. »

Les chiffres révélateurs

En examinant leur plan de dépenses conscientes, plusieurs points alarmants apparaissent :

  • Valeur nette : environ 350 000 $ (ce qui est correct pour un couple de 29 et 34 ans avec trois enfants)
  • Investissements : seulement 16 000 $ (un drapeau rouge, surtout pour quelqu’un qui travaille dans la finance)
  • Revenu annuel : 170 000 $
  • Coûts fixes : 74% de leurs revenus (très élevés)
  • Investissement mensuel : seulement 1% de leurs revenus
  • Épargne mensuelle : 0 $
  • Dépenses discrétionnaires : 25% de leurs revenus

Les comportements problématiques révélés

Au fur et à mesure que la conversation progresse, les comportements financiers problématiques des deux partenaires sont mis en lumière :

Clara et ses dépenses impulsives

Clara a accumulé 20 000 $ de dettes sur cinq cartes de crédit, incluant :
– 4 600 $ pour un seul billet au sol pour le concert de Taylor Swift
– Des meubles pour leur jardin (« parce que c’était presque l’été »)
– Des vêtements et des jouets pour les enfants

Sa situation s’est aggravée au point d’être poursuivie en justice par une agence de recouvrement. Elle a depuis réduit sa dette à 9 000 $ et effectue des paiements mensuels de 200 $ par carte.

Devon et ses paris sportifs

De son côté, Devon, qui travaille dans la finance et se présente comme « l’expert en chiffres », révèle qu’il pratique les paris sportifs et collectionne des objets dans l’espoir de faire des profits rapides. Malgré son rôle autoproclamé de gardien financier, il n’investit pas dans sa retraite, croyant qu’il « réussira grand » à l’avenir.

« Ce que nous gagnons maintenant, nous le dépensons maintenant », dit-il, illustrant parfaitement sa mentalité de « rêveur » financier.

Des dépenses extravagantes malgré l’absence d’épargne

Les dépenses du couple sont totalement déconnectées de leur réalité financière :

  • Trois voitures, dont une avec un paiement mensuel de 1 300 $
  • 80 000 $ en rénovations de leur maison depuis 2021
  • Repas au restaurant : environ 30 fois par mois
  • Abonnements mensuels : 200 $
  • Dépenses discrétionnaires : 2 800 $ par mois (probablement sous-estimées)

Comme le conseiller le leur fait remarquer : « Vous dépensez comme si vous gagniez 450 000 $ par an. »

Le tournant de la conversation

Un moment émotionnel survient lorsque Clara commence à pleurer en reconnaissant l’irresponsabilité de ses actions passées :

« Je me sens très embarrassée par la situation dans laquelle je me suis mise. Et plus je parle de cela, plus je réalise que Devon n’est pas une mauvaise personne après tout. Ce n’est pas juste qu’il essaie de me contrôler. Il a vraiment raison parce que maintenant je peux voir que nous sommes en fait sur la même page, essayant d’atteindre le même objectif. »

Ce moment de vulnérabilité permet au couple de commencer à voir leur situation sous un nouvel angle et à envisager des solutions ensemble plutôt que de continuer à se blâmer mutuellement.

Plan d’action pour redresser la situation

Avec l’aide du conseiller, Clara et Devon élaborent un plan d’action concret pour améliorer leur situation financière :

Réduction des coûts fixes

  1. Vendre au moins une voiture (la Jeep 2004 pour environ 7 000 $)
  2. Réduire drastiquement les dépenses mensuelles :
  3. Abonnements : de 200 $ à 50 $
  4. Téléphone : réduire à 100 $
  5. Vêtements : éliminer temporairement ces dépenses
  6. Épicerie : réduire à 500 $
  7. Paiements de dette : négocier pour réduire à 400 $
  8. Paiement de voiture : limiter à 500 $ (estimé à 800 $ avec les autres dépenses)

Ces changements permettraient de réduire leurs coûts fixes de 74% à environ 59% de leurs revenus.

Création d’une épargne d’urgence

Avec les 4 000 $ mensuels libérés par ces réductions de dépenses, ils prévoient :
– Mettre 3 500 $ en épargne chaque mois
– Augmenter leurs contributions aux comptes de retraite (401k)
– Éliminer complètement les paris sportifs

Changement de dynamique financière

Le conseiller suggère que Clara prenne un rôle plus important dans la gestion financière du couple, créant ainsi un équilibre plus sain :

« Chacun de vous peut dire ‘voici ce dont j’ai besoin’ ou ‘voici ce que j’attends’. Ce n’est pas comme ‘Oh, s’il te plaît, je dois te montrer 10 raisons pour lesquelles la retraite est importante.’ Non, c’est ce que j’attends. J’attends de mon partenaire qu’il contribue à sa retraite au moins 1 000 $ par mois. Nous sommes des adultes. C’est ce que nous faisons. Nous sommes coéquipiers. »

Les leçons à tirer

L’histoire de Clara et Devon offre plusieurs leçons importantes pour tous les couples :

  1. Reconnaître les dynamiques toxiques : Identifiez si vous êtes dans une relation parent-enfant concernant l’argent et travaillez à créer une dynamique d’équipe plus saine.

  2. Connaître vos chiffres : Comprendre votre revenu, vos dépenses, vos dettes et vos investissements est essentiel pour prendre des décisions financières éclairées.

  3. Aligner vos dépenses sur vos revenus réels : Ne dépensez pas comme si vous gagniez plus que ce que vous gagnez réellement.

  4. Créer une vision financière commune : Définissez ensemble ce que signifie « dans notre famille » concernant l’épargne, les investissements et les dépenses.

  5. Agir avec urgence : Comme le souligne le conseiller, « Si l’un de vos enfants tombait malade, avec quelle rapidité changeriez-vous tout dans votre vie pour aider votre enfant ? C’est instantané. C’est l’urgence que je veux avec cet argent. »

Conclusion

L’histoire de Clara et Devon montre comment un couple peut se retrouver piégé dans des habitudes financières destructrices malgré un bon revenu. Leur situation illustre parfaitement comment nos comportements financiers sont souvent dictés par notre psychologie, nos croyances et nos dynamiques relationnelles plutôt que par la simple connaissance des principes financiers.

Malheureusement, le conseiller n’a jamais reçu de nouvelles du couple après cette conversation, malgré plusieurs tentatives de contact. Cela souligne une vérité importante : reconnaître les problèmes est une première étape cruciale, mais le véritable changement nécessite un engagement continu et des actions concrètes.

Pour ceux qui se reconnaissent dans certains aspects de cette histoire, rappelez-vous qu’il n’est jamais trop tard pour changer vos habitudes financières et créer une relation plus saine avec l’argent. Parfois, la première étape consiste simplement à avoir une conversation honnête avec votre partenaire et à créer un plan d’action réaliste que vous pouvez suivre ensemble.

La question reste : quels aspects de vos finances remettez-vous à plus tard parce que vous ne voulez pas y faire face maintenant ?

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