7 Mythes sur le Capitalisme Américain Démystifiés par un Ancien Sénateur

7 Mythes sur le Capitalisme Américain Démystifiés par un Ancien Sénateur

Introduction au débat économique actuel

Le capitalisme américain fait l’objet de nombreuses critiques et de malentendus, particulièrement depuis la pandémie. De plus en plus de personnes se tournent vers le gouvernement pour résoudre leurs problèmes, plutôt que de compter sur leurs propres capacités. Dans cet article, nous allons explorer les perspectives de l’ancien sénateur Phil Gramm, qui a récemment publié un livre intitulé « The Triumph of Economic Freedom: Debunking the Seven Great Myths of American Capitalism » (Le Triomphe de la Liberté Économique : Démystifier les Sept Grands Mythes du Capitalisme Américain).

Phil Gramm a passé de nombreuses années au Sénat américain, notamment au sein de la commission bancaire. Avant sa carrière politique, il était professeur d’économie à l’université Texas A&M, ce qui lui confère une perspective unique alliant expérience académique, gouvernementale et du secteur privé.

La situation fiscale américaine : un chemin insoutenable

Lorsqu’on aborde la situation fiscale des États-Unis, les rapports du Congressional Budget Office, du General Accountability Office et du Trésor américain utilisent presque invariablement le terme « insoutenable » pour décrire la trajectoire actuelle. Selon le sénateur Gramm, le déficit constitue un problème très réel :

« Nous avons des déficits qui nous placent dans la zone de danger, nous fonctionnons maintenant avec des déficits comme un pays du tiers-monde. »

Pour reprendre le contrôle de cette situation, Gramm suggère deux approches principales :

  1. Faire face aux dépenses sociales – Il souligne que la Sécurité sociale n’est pas le problème principal, puisqu’elle est financée à 90% par l’impôt sur les salaires. Le problème réside davantage dans Medicaid et les autres programmes sociaux.

  2. Revenir aux niveaux de dépenses pré-Biden – Supprimer les dépenses supplémentaires qui ont été ajoutées pendant la pandémie, maintenant que celle-ci est terminée.

Un problème majeur qu’il identifie est que le Bureau du recensement, dans ses mesures des revenus, ne compte pas 88% des programmes de lutte contre la pauvreté comme revenus pour les bénéficiaires. Cela crée une distorsion dans la perception de qui est réellement pauvre et qui devrait bénéficier de ces programmes.

Les sept mythes du capitalisme américain

Dans son livre, Gramm aborde sept mythes répandus sur le capitalisme américain. Il explique que les perceptions des problèmes économiques sont fortement influencées par nos expériences personnelles. Par exemple, étant issu d’une famille où ses parents n’ont pas terminé leurs études secondaires, il lui est difficile d’accepter l’idée que le système est truqué et qu’il n’y a pas d’opportunités.

Le livre présente chaque mythe avec tous les faits et chiffres qui le soutiennent, puis s’attache à le démystifier. L’argument central est que, dans chacun de ces cas, la sagesse conventionnelle a conduit à plus de contrôle gouvernemental, alors qu’une analyse factuelle plaiderait pour moins de contrôle gouvernemental et plus de liberté.

La question de la régulation : trouver le juste équilibre

La régulation est souvent perçue comme un frein pour les entrepreneurs qui souhaitent simplement faire avancer leurs affaires. Cependant, l’histoire a démontré que l’avidité peut pousser certains à se comporter de manière non éthique. Comment trouver le juste équilibre ?

Selon Gramm, il faut :

  • Avoir des lois contre la fraude et les abus
  • Concentrer les lois antitrust sur les bénéfices pour les consommateurs
  • Reconnaître que le gouvernement lui-même peut être corrompu

« Je ne veux pas que les entreprises aient le pouvoir d’abuser des gens ou de fixer les prix, mais je ne veux pas non plus que le gouvernement puisse faire la même chose. Je veux que le marché s’en charge dans un environnement concurrentiel. »

Il ajoute qu’aucun programme gouvernemental ne peut compenser une mauvaise politique personnelle. Si les gens n’ont pas d’éducation, d’éthique de travail ou de compréhension des risques, le gouvernement ne peut pas les sauver.

Les tarifs douaniers : un mythe économique dangereux

Les tarifs douaniers sont un sujet particulièrement d’actualité dans le débat économique américain. Gramm est catégorique sur ce point : les tarifs douaniers protectionnistes sont payés par les consommateurs américains, pas par les pays étrangers.

Il explique que les tarifs protectionnistes visent fondamentalement à avantager quelques personnes aux dépens de la majorité. Il donne l’exemple du programme sucrier américain, qui fait payer aux Américains le double du prix mondial du sucre pour bénéficier à environ 4 300 producteurs de sucre.

« Comment peut-on être mieux loti en fabriquant quelque chose soi-même quand c’est plus cher que de l’acheter ailleurs ? »

Il compare cette situation à son propre rapport commercial avec Walmart : il y a dépensé des dizaines de milliers de dollars, mais Walmart ne lui a jamais rien acheté. Pourtant, il continue d’y acheter parce que c’est moins cher et de meilleure qualité, ce qui améliore sa situation.

Gramm critique la politique commerciale actuelle qui tente de « ramener la fabrication » aux États-Unis, alors que :

  1. Le pourcentage de personnes employées dans l’industrie manufacturière diminue depuis 75 ans, tout comme le pourcentage d’agriculteurs a diminué au 20e siècle
  2. Les États-Unis produisent plus de biens manufacturés qu’auparavant, avec une productivité plus élevée
  3. 43% des entreprises américaines ne parviennent pas à pourvoir les postes manufacturiers existants

Il souligne également que la définition de « fabrication » a changé : la programmation est désormais classée comme un service, même si elle représente une part importante de la valeur des produits manufacturés.

Les conséquences imprévues de la législation : l’exemple du 401(k)

L’histoire du programme de retraite 401(k) illustre parfaitement comment une législation peut avoir des conséquences imprévues majeures. À l’origine, la section 401(k) n’était qu’un texte de 800 mots inséré dans une loi de 1978, à la demande de quelques entreprises (Xerox et Kodak) qui cherchaient à réduire leur charge fiscale.

Le représentant Barbara Connable, qui a parrainé cette législation, n’a réalisé son impact que 20 ans plus tard, lorsqu’il a été félicité pour avoir créé un système qui gérait alors des billions de dollars. Cette anecdote soulève des questions sur la façon dont les lois sont élaborées et sur la compréhension qu’en ont les législateurs eux-mêmes.

Gramm reconnaît que les intérêts particuliers finissent souvent par ajouter des fonctionnalités aux projets de loi, et que c’est un problème constant. La défense contre cela, selon lui, est d’avoir des citoyens attentifs qui, dans le doute, rejettent ces ajouts.

« Je suis souvent plus fier de la législation que j’ai arrêtée que de celle que j’ai fait passer. Abroger d’anciennes lois est souvent mieux que d’en adopter de nouvelles. »

L’avenir économique de l’Amérique : scepticisme et espoir

Face aux défis économiques actuels, beaucoup se demandent si les problèmes fiscaux des États-Unis sont solubles par des moyens politiques. Gramm se dit :

« Je suis très sceptique à propos de tout sauf de l’Amérique. Je suis très sceptique du gouvernement. Je suis allé à Washington en n’aimant pas le gouvernement et je suis parti en l’aimant encore moins. »

Cependant, il reste optimiste quant à la capacité de l’Amérique à agir lorsque c’est nécessaire, comme il l’a vu se produire sous Ronald Reagan. Il pense que cela peut et va se reproduire, mais seulement lorsqu’il y aura un problème réel et indéniable.

« Si vous gériez l’Amérique comme une entreprise, vous pourriez résoudre ce problème presque instantanément en faisant simplement quelques choix difficiles. Mais ce n’est pas géré comme une entreprise. »

Conclusion : la liberté comme solution

Le message central de Phil Gramm est que le gouvernement n’est pas la solution aux problèmes économiques de l’Amérique – la liberté l’est. Il croit en la capacité des individus à travailler pour aider leur famille et assurer leur avenir, si on leur fournit un environnement stable pour le faire.

« Le désir des gens de progresser est la raison pour laquelle des millions de personnes veulent venir en Amérique. Cette force peut résoudre tous les problèmes que nous avons si nous la laissons faire. Mais vous devez fournir un bon environnement pour cela. »

Le capitalisme a bien fonctionné pendant très longtemps, produisant un environnement qui a élevé tous les niveaux de vie. Préserver ce système et éduquer les gens à son sujet reste essentiel pour saisir les opportunités qui s’offrent à nous.

Le livre de Phil Gramm, « The Triumph of Economic Freedom: Debunking the Seven Great Myths of American Capitalism », disponible depuis le 13 mai, offre une perspective approfondie sur ces questions économiques cruciales pour notre avenir collectif.

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